« AGRICULTURE », maître mot !

L’Homme (avec un grand H) aussi compliqué soit-il, doit satisfaire des besoins très primaires, tels que : Respirer, s’Hydrater et se Nourrir.
Ces éléments sont naturellement engendrés par notre belle planète Terre, sur laquelle l’Homo Sapiens (plus communément appelé « Homme moderne ») évolue depuis environ 200 000 ans.
En 8 000 avant J-C, après un mode de vie nomade reposant sur la chasse et la cueillette, les Hommes ont adopté une vie davantage sédentarisée.

L’Agriculture est née

Par définition, l’agriculture « naturelle » n’existe pas.
Etymologiquement « Culture des champs », cette terminologie a bien évolué au courant de l’histoire.

Aujourd’hui, l’Agriculture c’est bien plus….

Bien évidement son rôle nourricier reste primordial. Mais derrière cette notion, vous avez des Hommes et des Femmes passionnés qui gèrent leur exploitation de manière raisonnée (aussi bien environnementalement, qu’économiquement), qui se remettent régulièrement en question, qui font de merveilleux produits en mettant en valeur leur terroir, en façonnent les paysages, en préservant les ressources naturelles…

Aujourd’hui, la profession agricole a une place bien spécifique dans la société. Souvent montrée du doigt, son image est très paradoxale : d’un côté une image folklorique, et de l’autre une image où l’exploitant est un industriel de la terre qui jongle avec les produits phytosanitaires et les lois de la nature.
Dans une société majoritairement urbaine, qui évolue très vite, qui a perdu le contact qu’elle entretenait avec la terre, le milieu rural et les métiers du vivant, il n’est pas aisé de trouver sa place…

Trouver sa place, non seulement dans notre société, mais également dans un contexte économique fragile à échelle mondiale.
Aussi, pour arriver à inscrire l’Agriculture dans cet ensemble, notre défi doit s’articuler autour d’un objectif commun : la cohabitation, mais peut être bien plus, la reconnaissance de nos métiers.
Pour tendre vers un équilibre, la notion de loi (et toutes ses déclinaisons) a toute sa légitimité. Mais là encore le travail n’est pas aisé…

C’est face à ce constat et à cette perpétuelle évolution que l’existence du Syndicat prend tout son sens. Grâce au travail fourni par nos prédécesseurs (à l’échelle départementale et nationale), le syndicat a indéniablement inscrit sa place dans les débats. C’est à nous tous de continuer, car chaque jour, notre légitimité, en tant que paysan, est remise en question.

Aujourd’hui, nous avons un certain recul sur l’évolution agricole et sociétale. Nous sommes en capacité d’analyser nos défis d’hier et de porter un œil neuf sur les défis de demain.

L’ensemble des avancées syndicales n’aurait jamais été possible sans le soutien collectif des exploitants agricoles, de notre réseau, de vous TOUS. Et pour cela : MERCI !!!
Demain, les défis ne seront pas moindres (bien au contraire malheureusement). Asseoir notre légitimité, notre bon sens, pour garder l’Agriculture à sa juste place et l’apprécier à sa juste valeur est notre challenge. Notre mission est un travail de longue haleine qui devra prendre forme au travers, de nos échanges, de nos différentes analyses ; pour demain être force de propositions et pouvoir appréhender les dossiers de la manière la plus cohérente. L’Union est notre force.

Inventer son avenir par le biais du syndicalisme c’est aussi continuer à œuvrer collectivement et solidairement, car en agriculture il n’y a pas de réussite personnelle sans une organisation collective. La FDSEA est un support, un fédérateur, un moteur… (beaucoup de choses) mais elle ne remplacera jamais les agriculteurs.
La réussite dans les actions syndicales ne dépend que d’une seule chose, c’est vous-même et votre implication.

La FDSEA 68 c’est quoi ?

La Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles du Haut-Rhin est un syndicat reconnu à vocation générale, et à ce titre peut défendre et représenter les intérêts de la profession agricole dans le domaine économique, juridique, social, moral et technique.

Le département est scindé en 10 cantons. Ils sont administrés et représentés par un Conseil d’Administration cantonal élu au sein de ses adhérents :

Pascal Wittmann
Président de la FDSEA68

Ces Conseils cantonaux, à travers leur Président, constituent majoritairement le Conseil d’Administration départemental.
Cliquez ICI pour accéder à la liste des membres du CA FDSEA.

De par certaines spécificités inhérentes à la filière céréales il a aussi été constitué une entité d’expertises particulières : l’APCO (Association des Producteurs de Céréales et d’Oléagineux)
Cliquez ICI pour accéder à la liste des membres du CA de l’APCO.

Une équipe administrative est présente pour servir d’appui technique auprès des élus et des adhérents.

Notre équipe administrative

Christelle JAMOT

Directrice

Sara Waltisperger

Animatrice syndicale

Agnès SABATÉ

Assistante de Direction

Manon SPINDLER

Apprentie

Solenne GABLE

Chargée de mission

Régis PETER

Juriste en droit des entreprises

FNSEA – Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles
11 rue de la Baume 75008 – Paris

La FNSEA c’est quoi ?

La FNSEA est une fédération de fédérations départementales et d’associations spécialisées par production. Elle regroupe 60 % des agriculteurs. Son organisation repose sur une triple représentation basée sur l’idée de représenter les hommes, les produits et les territoires.
Les adhérents se retrouvent selon :
leur territoire : 15 000 syndicats d’exploitants agricoles, 96 fédérations et unions départementales (FDSEA ou UDSEA), 22 fédérations régionales (FRSEA) puis, 13 en 2017.
leurs productions : 31 associations spécialisées défendent les intérêts économiques et techniques, par secteur de production, réunis en 3 collèges : productions animales, spéciales et végétales.
leur statut social : la FNSEA comprend quatre sections sociales : les agricultrices (CNA), les propriétaires (SNPR), les fermiers (SNFM), les anciens exploitants (SNAE). De plus, le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) adhère à la FNSEA et ses membres sont représentés à tous les niveaux de la FNSEA.

Fédération de fédérations, la FNSEA représente aussi l’agriculture française au niveau, national, européen et mondial. Elle est membre du Conseil de l’agriculture française (CAF) en France, du Comité des organisations professionnelles agricoles (COPA) dans l’Union européenne et l’Organisation Mondiale des Agriculteurs au niveau mondial.
La FNSEA est également l’unique organisation représentative des employeurs agricoles. À ce titre, elle négocie avec les partenaires sociaux de la production agricole et siège dans toutes les instances de dialogue social : commission nationale de la négociation collective, Conseil d’orientation des retraites, Haut Conseil du dialogue social, Haut Conseil du financement de la protection sociale, Conseil d’orientation de l’emploi…

Présidents de la FNSEA

  • Connector.

    Eugène Forget

    1946-1949

  • Connector.

    René Blondelle

    1949-1954

  • Connector.

    Jacques Lepicard

    1954-1956

  • Connector.

    Joseph Courau

    1956-1963

  • Connector.

    Gérard de Caffarelli

    1963-1971

  • Connector.

    Michel Debatisse

    1971-1978

  • Connector.

    François Guillaume

    1979-1986

  • Connector.

    Raymond Lacombe

    1986-1992

  • Connector.

    Luc Guyau

    1992-2001

  • Connector.

    Jean-Michel Lemétayer

    2001-2010

  • Connector.

    Xavier Beulin

    2010-2017

  • Connector.

    Christiane Lambert

    de 2017 à 2023

  • Connector.

    Arnaud Rousseau

    depuis 2023

 

Une historique étape par étape :

Un ancrage territorial ancien

Le syndicalisme agricole connaît une histoire déjà ancienne. Dès le moyen âge, de nombreuses expériences de regroupements voient le jour (fruitières dans le Jura, associations pour l’irrigation en Provence et Roussillon…).
Mais au moment de la Révolution française, la loi Le Chapelier de juin 1791, interdit les corporations et, par la même toute, forme d’association professionnelle.
Toutefois, malgré cette interdiction, le mouvement s’accélérera à partir de 1850 avec la création de coopératives laitières dans le nord de la France et la naissance, en 1883, du 1er syndicat agricole dans le Loir et Cher. L’objet de ce syndicat est l’achat en commun d’engrais (…) et la répression de la fraude dans le commerce des engrais et semences. Il est créé par un instituteur.

Ce n’est donc qu’à la fin du XIXe siècle que la législation permettra de faciliter l’organisation professionnelle agricole à travers la loi sur les syndicats en 1884 (Loi Waldeck Rousseau) autorisant de se regrouper dans des associations professionnelles, mais également les lois sur le crédit agricole en 1894, sur les assurances mutuelles en 1900 et sur les associations en 1901.
La loi de 1884 permet de légaliser différents groupements déjà constitués, notamment deux mouvements nationaux : la SAF (Société des Agriculteurs de France) et la SNEA (Société Nationale d’Encouragement à l’Agriculture) qui s’affrontent pour influencer le monde paysan et emporter leur vote dans les urnes de la République.

En cette fin de XIXème, la mission du syndicalisme est double :
Défense des paysans face aux marchands d’engrais et de semences, en constituant des organisations mutuelles d’achat et de contrôle de qualité des approvisionnements industriels ainsi que le développement du crédit et des mutuelles ;
Promouvoir, par une organisation collective particulière, la dignité des agriculteurs.

La possibilité offerte par la loi de 1884 répond à un besoin réel puisqu’en 1914, soit 30 ans après la promulgation de la loi, la France dénombre 6 667 syndicats représentants 1 million d’adhérents (soit la moitié des syndiqués en France). Ces syndicats étaient rattachés à deux grands courants de pensée, l’Union Centrale des syndicats Agricoles (SAF), les conservateurs
et les progressistes, la Fédération Nationale de la Mutualité et de la Coopération Agricole (« côté » SNEA).

La première moitié du XXe siècle et la quête d’Unité Professionnelle

Le début du XXe Siècle est marqué par la guerre qui a vidé les campagnes. La volonté d’unité professionnelle sera officialisée en 1919, par la création de la Confédération Nationale des Associations Agricoles (CNAA). Cette période verra aussi naître beaucoup de structures professionnelles. La CNAA n’aura pas le succès escompté du fait de la présence des deux grandes centrales en présence qui n’auront de cesse de diviser les paysans. Elle disparaîtra en 1936.
A cette même période, l’Etat crée par la loi du 3 janvier 1924, les chambres d’agriculture, « établissements publics professionnels » dont les missions sont « auprès des pouvoirs publics, d’être les organes consultatifs et professionnels des intérêts agricoles de leur circonscription.

En 1929, naît un mouvement majeur pour l’agriculture : la Jeunesse Agricole Catholique. La JAC se caractérise par le nombre de jeunes agriculteurs à sa direction. Leurs préoccupations sont essentiellement la promotion et l’évolution technique (méthode du Voir, Juger Agir), tout en conservant un caractère religieux très profond. Ce mouvement va dynamiser l’agriculture.

L’entre-deux guerre verra naître d’autres « courants »

Les partis de gauche, dépassés par la JAC, essayent aussi de créer des syndicats…
La crise de 1929 et ses conséquences en matière d’effondrement des prix amèneront la création de mouvements plus radicaux.
A l’entrée de la France dans la seconde guerre mondiale, l’agriculture est très appauvrie économiquement et désorganisée professionnellement.

La reconstruction professionnelle, sociale et économique de l’après-guerre

Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la volonté de l’unité paysanne se fait à nouveau très forte. Alors, les mouvements politiques continuent à s’affronter pour le vote paysan qui pèse toujours très lourd dans les scrutins.
En 1945, est créée la Confédération Générale de l’Agriculture (CGA), regroupant tous les organismes agricoles (exploitants, techniciens cadres et employés des organisations agricoles, ouvriers agricoles, coopération agricole, crédit agricole, mutualité agricole, jeunes agriculteurs…).
La FNSEA est créé le 13 mars 1946. C’est l’une des 7 branches de la CGA.
Son Président, Eugène FORGET, qui ne veut pas voir se renouveler une guerre de parti sur le dos des paysans, prononce le Serment de l’Unité Paysanne soutenant un syndicalisme responsable, professionnel, distancié des courants politiques. Ce discours tenu à la veille de l’assemblée générale de la CGA oblige les différents courants à se caler sur la position de la FNSEA. Afin de marquer son refus d’appartenance à un courant politique, dans ses statuts la FNSEA refuse la politisation de ses élus, allant jusqu’à l’exclusion de ceux portant des mandats nationaux ou régionaux. L’insuffisante clarté des missions de la CGA et du rôle des différents interlocuteurs amènera la CGA à ne plus avoir de pouvoir dès 1948.
Une des forces de la FNSEA est sa gouvernance qui repose sur trois piliers :
Une représentation territoriale forte : le syndicat local, communal ou cantonal regroupe les chefs d’exploitation et les membres de leurs familles ;
31 syndicats spécialisés par produits adhérent à la FNSEA et défendent les intérêts sectoriels des agriculteurs (les associations spécialisées) ;
Les sections sociales regroupent les exploitants agricoles par catégories d’exploitants en fonction de leur âge, mode de faire-valoir, statuts (…). Sections sociales : les fermiers et métayers (-section nationale des Fermiers et métayers), les propriétaires (section nationale des propriétaires ruraux), les anciens (section nationale des anciens exploitants agricoles), et la section des exploitantes (commission nationale des agricultrices). Peu de temps après la création de la FNSEA, il y a une section des jeunes agriculteurs qui est fondée.

Les cercles des jeunes agriculteurs sont devenus association en 1954, puis syndicat en mars 1956. Il deviendra Centre National des Jeunes Agriculteurs en 1961. Le CNJA puis « Jeunes Agriculteurs » en 2002.

La FNSEA à travers l’évolution de l’agriculture, de 1945 à nos jours

Si l’on veut retracer l’histoire de la FNSEA depuis sa création, il est intéressant de le faire par période, périodes qui correspondent également aux évolutions majeurs de la société française ou européenne.
Les principales caractéristiques de l’après-guerre sont une volonté d’unité professionnelle, la nécessité de reconstruire la France, un dynamisme très fort de la JAC pour la formation de nombreux jeunes soucieux de faire évoluer leur milieu.

Les années 60 constituent la période de modernisation de l’agriculture et de l’ouverture sur l’Europe. Les Lois de 1960 et 1962 marqueront un tournant dans la politique agricole française avec la mise en place d’une politique sociale, une politique des structures et une organisation des marchés et des productions et, la fin de l’indexation des prix agricoles. A cette époque la FNSEA, seul syndicat influent construit avec les gouvernements successifs les orientations agricoles qui vont permettre à l’agriculture française de se moderniser. Cette période identifiée à une période de co gestion, car les gouvernements successifs construisent en bonne entente avec les syndicats majoritaires, permet à la France de devenir un pays agricole majeur sur la planète.
Pour la FNSEA, les années 70 sont fortement tournées vers le développement des productions, un renforcement de la politique des structures et une volonté à l’installation des jeunes. Cette volonté sera consacrée par la création, en 1966, du Conseil de l’Agriculture Française (CAF) qui regroupe la FNSEA, le CNJA, la CNMCCA et l’APCA. La valorisation des hommes grâce à la formation est également une priorité pour la FNSEA tout comme l’organisation des productions et des marchés.
La fin des années 70 et les années 80 sont ponctuées par la mondialisation des économies et l’élargissement de l’Europe. Les maîtres mots de la FNSEA restent la solidarité (sécheresse de 1976), mais également la compétitivité des exploitations agricoles pour répondre à l’ouverture et la conquête des marchés extérieurs.
La période des années 80 marque la fin de la co gestion et la prise de distance entre la FNSEA et le monde politique. Ce dernier s’affranchit de plus en plus du monde paysan qui ne pèse plus autant dans les scrutins. Dès lors, les gouvernements successifs vont accorder de moins en moins de concertation avec le monde rural. La communauté européenne prendra de plus en plus de poids dans la politique agricole pour que dès le début du XXIème siècle le pouvoir du gouvernement français soit limité à la transposition des directives de Bruxelles et, plus d’autonomie sur le deuxième pilier de la PAC.

Lors de la seconde moitié des années 80 et les années 90, il est constaté que le paysage agricole et rural français a beaucoup évolué : la concentration urbaine et l’exode rural s’accélèrent et amènent la population active agricole à ne représenter plus que 5 % de la population totale. De même, les comportements des individus se modifient dans les formes d’engagements et de solidarités (doute sur les institutions et les élites, le projet collectif devient un outil du projet individuel….).
En agriculture, la dimension européenne et mondiale prend tout son sens. La FNSEA est donc très présente lors des négociations de la PAC et du GATT. En même temps, la FNSEA milite pour élargir les missions de l’agriculture afin d’assurer un développement harmonieux et équilibré du territoire, dans le souci du maintien de l’emploi en agriculture et dans les zones rurales.

Depuis la fin des années 90, l’organisation des marchés agricoles est remise en cause, l’exigence des consommateurs et plus généralement de la société civile à l’égard des agriculteurs est de plus en plus forte et la mondialisation des échanges continue d’influencer profondément l’agriculture. L’agriculture doit répondre à la sécurité alimentaire, intégrer la multifonctionnalité des espaces qu’elle gère.

Depuis 2000, la FNSEA souhaite redéfinir la mission des agriculteurs français par le concept de la multifonctionnalité tout en défendant un modèle agricole et alimentaire européen. Même si les notions d’engagement et de solidarités se modifient dans notre société, la FNSEA, lors des intempéries de l’automne 2002 et au cours de les sécheresses de 2003 ou 2011 a démontré la capacité de mobilisation de son réseau dans l’organisation de vastes opérations de solidarités, qui montrent que les valeurs fondamentales de ce réseau restent présentes.
En 2009, afin d’éviter la déstabilisation, la FNSEA s’est positionnée pour une évolution progressive de la PAC alors que les nouveaux pays entrant militaient ardemment pour une convergence totale et immédiate.

Extrait majoritairement tiré des propos de Xavier Lemonde, enrichi de Samuel Méens, ainsi que Bonnetier, Bourgeois et Magimel (2010) et le département syndical de la FNSEA. Voir aussi François Purseigle dans le film de l’Ifocap.